Oeuvres de Charles De Koninck, II-3
Charles De Koninck, Ralph McInernyQuelle est la vraie nature du fédéralisme ? Existe-t-il une constitution idéale ?
Que penser du Grand État ? Que dire, avec l’émergence du fédéralisme moderne,
de ce concept de souveraineté des États dont Jean Bodin faisait un absolu ?
Quelle devrait être la fonction exacte d’Ottawa au sein du Canada ? En quoi le
rapport de la Commission Tremblay s’est-il révélé l’une des sources déterminantes
de la Révolution tranquille ? Ces questions, et bien d’autres semblables, nous
concernant nous au Québec de très près comme aussi tant d’autres ailleurs dans
le monde, trouvent ici des formulations et des réponses d’une pertinence telle
qu’on ne peut qu’en tirer le plus grand profit, aujourd’hui comme hier.
La richesse du volume ne s’arrête pas là. Car on y trouve toute une philosophie
politique, s’inscrivant dans la lignée d’Aristote, Montesquieu et Alexis
de Tocqueville, mais mise également en parallèle avec Max Weber, Bertrand de
Jouvenel et Raymond Aron – et engagée, comme on vient de l’entrevoir. Cet
engagement prend en outre la forme d’un débat persistant avec le marxisme.
On y découvre de surcroît une préoccupation sociologique constante et le souci
de ne point faire fi de questions difficiles et cruciales telle celle, par exemple,
de la régulation des naissances. La primauté du bien commun, si énergiquement
défendue en ses principes dans le volume précédent, aura ainsi été honorée aussi
en ses formes les plus concrètes dans la vie et l’oeuvre de Charles De Koninck
jusqu’à la fin, marquant chaque fois, du même coup, la grandeur du politique.